Mettre Les Données Probantes À La Portée De La Communauté Francophone De L’afrique Subsaharien Grâce Au Réseau Africain Des Données Probantes

Le jeudi 16 septembre 2021, restera gravé dans nous mémoire car durant la AFEW (African Evidence Week) eBASE Africa en collaboration avec l’AEN ont organisé un webinaire en français. Le webinaire a débuté par la présentation des différents panélistes (Elena Flanigan, Rigobert Pambe, Dr Wafeu qui était le représentant du Professeur Pierre Ongolo, Baraze Hindatou Labo et Deo Gracia Houndolo).

Le premier paneliste, Rigobert Pambe nous a entretenu sur L’Importance de rendre les données probantes disponible dans la langue des participants et des utilisateurs de la recherche. Il a soulevé deux points principaux : premièrement, la communauté non anglophone participe à l’élaboration des meilleurs pratiques, des meilleures preuves mais elles n’ont pas accès à ces preuves, d’où le point d’équité.  Deuxièmement, il est nécessaire et essentiel de rendre les données probantes disponibles aux régions qui en ont le plus besoin, et en leur langue : enfin, qu’elle puisse prendre des meilleures décisions, s’impliquer et s’intégrer dans l’écosystème des données probantes.

Par la suite ; le Dr Sadeu Wafeu en lieu et place du Professeur Pierre Ongolo nous a entretenu sur le centre Cochrane Cameroun et le hub francophone Cochrane. Tout commence en 2008 avec le Centre pour le développement des bonnes pratiques dans la santé dont l’objectif était d’encourager l’utilisation des données probantes dans la santé au Cameroun à travers des synthèses des données, les revues systématiques et le renforcement des capacités. C’est de là que nait Cochrane Cameroun, qui sert de pont entre le Cochrane international et l’Afrique francophone. La vision de Cochrane Cameroun est de créer un monde avec une meilleure santé ou les décisions de santé sont basées sur des données probantes. Cette vision épouse la vision globale de Cochrane international. Pour matérialiser cette vision, Cochrane Cameroun à quatre objectifs : 

  • Participer à la production des données probante ;
  •  L’utilisation de ces données Dans la prise de décision dans la santé ;
  •  Faire un plaidoyer enfin que les données probantes puisent être utilisées ;
  • Créer une communauté qui va continuer à développer et développer ce travail autour des données probantes.

L’économiste de développement et coordinateur du WACIE (Programme de renforcement des capacités D’évaluation d’impact des pays de UEMO), Deo Gracias Houndolo nous a présenté le programme WACIE. Ce programme est porté par l’Initiative Internationale pour l’Evaluation d’Impact (3ie) et le gouvernement du Bénin. Il couvre les pays francophones de l’Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Il a été lancé en 2018 pour une phase pilote de 3 ans et prend fin en 2021. Les objectifs de ce programme sont :

  • Le renforcement des capacités pour la production et l’utilisation des évaluations d’impact rigoureuses
  • La promotion et l’augmentation du nombre d’impact dans le système d’évaluation nationaux.

La dernière présentation fut faite par la promotrice du cabinet LABORI-DEV (Laboratoire pour le rayonnement des initiatives de développement), Mme Hindatou à partager ses expériences de collecte de données au Niger. La collecte des données des données probantes se fait méthodologiquement en prenant en compte : le choix de l’échantillon, la formation des enquêteurs, le test des outils, la préparation des outils de collecte, la langue de collecte, l’approbation et l’officialisation des données, la vulgarisation, la maitrise des logiciels de traitement de données. Cependant, la collecte de données de données au Niger fait face à certaines difficultés (la culture, l’environnement culturelle, la linguiste, les sources de données disponibles uniquement en anglais, la véracité des sources de données). Elle a soulevé quelques idées qui permettront de surmonter les difficultés rencontrées au Niger et dans d’autres pays de l’Afrique francophone :

  • La capitalisation des données probantes en français ; 
  • La création d’un réseau d’Afrique Francophone de création, traduction des données probantes
  • La collaboration avec les Institut Nationaux des données statistiques
  • Le réseautage entre le privé et le public pour la consolidation des données probantes.

Le webinaire a été clôturé par un débat pourtant sur le sujet de la table ronde (l’importance d’accroitre l’accès aux données probantes pour les décideurs, les praticiens et les citoyens d’Afrique francophone). Et il en ressort des éléments focaux qui doivent être pris en considération enfin que la communauté francophone puisse s’impliquer et s’intégrer dans l’écosystème de données probantes. Ces éléments sont les suivants :

  • Un appel à une collaboration entre les différentes parties prenantes de l’Afrique francophone pour que les données probantes soient disponibles aux populations francophones et arabophones de l’Afrique.
  • Les ressources : mobiliser et encourager les chercheurs, les journaux, les maisons d’éditions à publier des données probantes en français.
  • L’accessibilité aux données probantes doit prendre en considération les catégories qu’elle englobe :

- Ceux qui paient pour la production des données

- Le gouvernement

- Les producteurs des données

- Ceux qui dissimilent les données 

- Les efforts de traduction.